SOCIÉTÉ

DDR : Autopsie d'un programme qui fait tant rêver

17 décembre 2023 par EBDIMIX

POOL : où en est-on avec le DDR ?


En réalité rien ne bloque l’effectivité du programme Démobilisation, Désarmement et Réintégration (DDR) des ex-combattants ninjas du Pool. Les actes pré-DDR s’enchainent.

Certains bénéficiaires sont déjà profilés et, l’argent inhérent au lancement, dont la première tranche gouvernementale, est sécurisé dans le « basket-found », géré exclusivement par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Le dépôt de la seconde tranche gouvernementale est imminent.

Les préparatifs de l’effectivité du programme démobilisation, désarmement et réintégration des ex-combattants se poursuivent, selon l’agenda conjoint nations-unies-Congo. Les réunions techniques entre le PNUD et le Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants se tiennent chaque vendredi à Brazzaville. Les missions techniques sur le terrain se succèdent également. L’une des plus récentes vient de sillonner le Pool via ses quatre axes. Elle a identifié les opportunités économiques et les créneaux porteurs pour chaque district.

Prélude donc au démarrage du DDR qui préoccupe tant le gouvernement à travers son technicien, le Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants, ainsi que les partenaires techniques et financiers, les spécialistes reconnaissent que les deux premières composantes : le désarment et la démobilisation concernent uniquement les ex-combattants. Soit, 7.500 ex-combattants à désarmer et profiler dont 5.665 ont été profilés lors de l’opération ramassage des armes réalisée en août 2018. Les autres le seront pendant les opérations de ramassage par des unités mobiles, à en croire le Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants.

À ceux-là, faut-il noter, se greffent 7.500 ex-combattants et 2.500 associés qui seront, eux aussi, démobilisés et réinsérés. « À ce jour, le programme proprement dit, n’a pas encore démarré. On ne peut à ce stade, parler ni de la poursuite du désarmement, ni de la démobilisation, encore moins de la réinsertion », disent les techniciens. Ils rassurent cependant que « les choses s’accélèrent de la sorte que dans un futur proche, qui ne devra pas dépasser le mois de janvier 2024, le DDR soit lancé et qu’il fasse le bonheur de ses bénéficiaires dans la plupart s’impatientent et, ils ont raison ».

La question se pose alors de savoir s’il existe un lien entre le basket-fund et le Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants. Ici, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les collaborateurs du haut-commissaire Euloge Landry Kolélas sont formels : « Le Haut-commissariat n’a rien à voir avec la gestion de ces fonds. Tous les aspects judiciaires de ces fonds relèvent de la compétence exclusive du PNUD ».

Cependant, « la mission fondamentale du Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants se résume en la préparation des conditions idéales de démarrage de ce programme, en collaboration avec le PNUD, à travers la feuille de route ; le plan de travail semestriel conjoint couvrant la période de juillet à décembre 2023 ».

Et, en application de ce plan, sont accomplis, « une réunion du comité technique ; l’atelier d’imprégnation du PDDR par les parties prenantes ; la mission de sensibilisation des parties prenantes de terrain et l’identification des opportunités économiques dans le département du Pool ». De même, les cartographies des opportunités économiques, des créneaux porteurs et de management des risques, sont en cours de réalisation dans le but du démarrage effectif du DDR dans les meilleures conditions et les meilleurs délais, précise-t-on.