
Pour cet acteur politique, le ministre d’Etat Claude Alphonse N’Silou a tronqué l’histoire et « le peuple n'est pas dupe » à travers le livre au « titre provocateur » qu’il vient de publier. Jean Junnel Ontoungou estime que la place du ministre d’Etat n’est plus au gouvernement. Par conséquent, il demande aux décideurs d’en tirer les conséquences.
Jean Junnel Ontoungou écrit, un livre du ministre d'Etat, Alphonse Claude N'Silou est en circulation, « avec un titre provocateur ». « Au lieu d'être vendu relève-t-il », ce livre « est distribué à qui veut le lire. Titre provocateur, oui, nous le disons : N'ayez pas peur, la démocratie va prévaloir ». Cet acteur des partis du centre pense qu’un titre comme celui-là venant de N'Silou, ancien conseiller politique de Bernard Kolelas, fait réfléchir. C’est pourquoi, il se permet de rafraichir la mémoire à l’un des éternels ministres de Denis Sassou N’Guesso.
Jean Junnel Ontoungou rappelle au président du Rassemblement citoyen que, « depuis le retour aux affaires du Président Denis Sassou N’Guesso, père de la démocratie au Congo, le calendrier électoral est toujours respecté à travers l'organisation des élections régulières dans notre pays. Et c'est ça l'expression de la démocratie monsieur le ministre ».
Il s’appuie sur un passage trié sur le volet à travers lequel, le ministre d’Etat « parle d'un vieux, qui, en 1998, dans un village du Pool, demandait aux jeunes de fuir, parce qu’il sentait une attaque. Ce vieux d’après N’Silou, a dit aux jeunes d'aller loin, plus loin pour éviter de tomber sous les balles des ennemis, car malgré cette agression, demain cette jeunesse aura un rôle à jouer, dire ce qui s'était passé et aussi les choses iront mieux quand il aura des droits de l'homme dans ce pays », pour lui rafraichir la mémoire et partant, la mémoire collective.
Il n’y a jamais eu de guerre contre le Pool
Pour les besoins de l'histoire, écrit Jean Junnel Ontoungou, « je me permets de rappeler à monsieur N'Silou qu'il n'a jamais eu une guerre contre le Pool. Il est temps que des intellectuels se débarrassent de leurs vestes politiques pour dire la vérité aux générations futures. Et la vérité est la suivante : le 18 décembre 1998, des milliers des jeunes ont été drogués, instrumentalisés et armés pour venir déstabiliser le régime de transition à Brazzaville ».
Face à ces personnes lourdement armées, explique-t-il, « les forces de l’ordre n’ont su que jouer leur rôle régalien, donc repousser l'ennemi ». Jean Junnel Ontoungou prétend que « ce genre de livre nous fait repenser la période des années 90, où tous qui ceux ont été aux affaires avec le Président Sassou ont commencé à quitter le navire, quand un violent vent a commencé dans les pays de l’Est. Et pour des raisons purement ethno-régionalistes, chacun a rejoint son parti du village, isolant le Président Denis Sassou N’Guesso ».
Ontoungou voit N’silou venir
Jean Junnel Ontoungou exhume par ailleurs le passé commun des Congolais. « Après la victoire du peuple sur la tyrannie Lissouba, on les a revus, revenir, soit au PCT, soit à la majorité dite présidentielle ».
En réaction à l’un des sujets phares évoqués, le tribalisme, il demande à l’auteur du livre : « vous voulez parler tribalisme » et prétend qu’il y a « à boire et à manger » et, « le peuple n'est pas dupe ».
On vous voit venir là s’écrie Ontongou selon qui, « le cas le plus criard du tribalisme, c'est ce qui vient de se produire au FIGA, où au nom d'une coalition tribalo-administrative, tout le sud s'est retrouvé pour faire partir Mbouloukoué parce qu’il est du nord. Une omerta sans précédent a vu le jour dans ce pays, sabotant ainsi ce projet ambitieux, cher au Président de la République au profit des jeunes » sacrifiant ainsi, « les protocoles d'accord négociés par Mbouloukoué et signés en présence des Présidents Sassou et Macron » avant de s’interroger, si la ministre de tutelle, Jacqueline Lydia Mikolo « peut à ce jour dire où est parti l'argent du FIGA ».
Pour lui, « le silence des autres n'est nullement une faiblesse mais c'est une vertu » et ose la question à l’auteur de n’ayez pas peur si « les édifices publics du Pool et la mairie de Makélékélé ont été détruits par la force publique ou par les forces du mal sorties du Pool ». Jean Junnel Ontoungou aurait « souhaité que monsieur N'Silou parle dans son livre du soutien que le MCDDI avait apporté à l'UPADS pendant la guerre du 5 juin 1997, alors que le MCDDI était en accord politique avec le PCT ».
Malhonnêteté et trahison
C’est la conclusion que tire Ontoungou pour qui, Alphonse Claude N’Silou « ne peut pas, après avoir été engraissé par un pouvoir, se permettre de tenir certains propos. C'est une honte pour notre soi-disant élite politique…Tout ça c'est malhonnête ».
Acteur lui aussi, mais surtout observateur de la vie publique congolaise, Jean Junnel Ontoungou croit que, « avec la sortie de ce livre…la place de monsieur N'Silou n'est plus au gouvernement. Aux décideurs de tirer les conséquences d'un tel comportement… Denis Sassou N’Guesso a été élu par l'écrasante majorité des Congolais et cette majorité qui demeure intacte n'est pas prête à accepter ce genre de trahison qui ne dit pas son mot », tout en indiquant qu’il est prêt pour « un débat civilisé », à ce propos.